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LES FEMMES DANS LA MUSIQUE
NOUVEAUTÉS

Rimes féminines

Si l’art est féminin, les compositions des brillantes artistes sont aujourd’hui des chefs-d’œuvre… De portraits si-fa-si-la-do-ré en morceaux choisis, Discotexte chante les plus belles voix du moment.

ALICIA KEYS
Sous l’aile protectrice de Clive Davis (découvreur de Whitney Houston), sa mine angélique éclipse un prodige qui désobéit aux académiques lois de la soul. S’inspirant de la grâce du gospel, des génies classiques, et s’inscrivant dans un brillant R&B, la jeune New-Yorkaise (21 ans) compose et illumine dans la chaleur de sa voix ces mélodies fraîches de sincérité, dont Fallin’ est le premier éclat. Lorsque sensualité palpitante et sensualité palpable hantent l’envol de l’innocence…

SONGS IN A MINOR, D’ALICIA KEYS (BMG, 2002)

MADONNA, ALANIS MORISSETTE ET MICHELLE BRANCH
L’éloge de la Madone d’une actuelle electro-pop n’est plus à faire, tant la carrière est inventive et l’interpète talentueuse. Il s’agit donc ici de vanter ses mérites de productrice puisque c’est elle qui a remarqué et signé Alanis Morissette sur son label Maverick…
En décembre dernier, miss Ironic a reçu une décoration des Amis des Nations Unies pour avoir contribué tant dans son art que dans sa vie à la promotion de la tolérance. C’est donc toujours entière, sur son dernier album, qu’elle se livre à un monologue intérieur : il s’agit d’accéder à certaines vérités, avec humeur, humour et humanité, pour les avouer sur du groove, du rock ou même des « comptines »
Près d’elle, Michelle Branch assure déjà, du haut de ses 17 ans, une possible relève. Jeune talent révélé par Alanis Morissette, grande sœur idéale, elle apparaît avec une aussi grande honnêteté que son aînée et un premier album débordant de temps forts.

GREATEST HITS VOLUME 2, DE MADONNA (WEA, 2002)
UNDER RUG SWEPT, D’ALANIS MORISSETTE (WEA, 2002)
THE SPIRIT ROOM, DE MICHELLE BRANCH (WEA, 2002)

NATALIE IMBRUGLIA
Son précédent album (Left of the Middle, 1997) a eu l’effet d’un ouragan grâce au succès mondial de Torn. L’Australienne soufflait alors un vent nouveau sur le paysage musical… Trois ans après, la plus romantique des chanteuses pop n’a pas fini d’être dans le vent. De couplets en refrains, ses dix dernières compositions se font l’hymne d’une douce puissance, audacieuse et raffinée ; ainsi force et féminité, dans des sonorités à deux visages, élèvent et révèlent le talent et le charme d’une artiste précisément unique.

WHITE LILIES ISLAND, DE NATALIE IMBRUGLIA (BMG, 2002)

CORALIE CLÉMENT ET KEREN ANN
Un troisième nom, masculin, celui-là, est à ajouter au succès de ces deux artistes : l’auteur-compositeur Benjamin Biolay, le grand frère de l’une et l’éternel complice de l’autre.
Il est donc l’idéal de Coralie, sa première groupie. Mais la cadette a su se trouver d’autres idoles : telle une Ex-fan des sixties chantée par Jane Birkin, elle admire Serge Gainsbourg et Françoise Hardy, et se réinvente un tendre décor en soupirant secrètement après François Truffaut ou Patrick Modiano. Lovée ente ballades sentimentales et suaves bossas, la chanteuse, d’une voix fluette, déclare sa flamme à la chanson française.
Le Jardin d’hiver de Keren Ann est désormais bien moins secret : dévoilé par Henri Salvador (sur Chambre avec vue, Virgin Records, 2000), son univers est empreint d’une nostalgie attachante, d’une profonde mélancolie. une fois encore, son nouvel ouvrage se feuillette comme un livre d’images aux vignettes douces-amères, contées par un timbre en demi-teinte et souvent décrites par la guitare folk qu’elle aime tant.

SALLE DES PAS PERDUS, DE CORALIE CLÉMENT (EMI, 2002)
LA DISPARITION, DE KEREN ANN (EMI, 2002)

ZAZIE
Si elle délaisse un peu plus leurs jeux, ses mots s’amusent toujours à vertueusement phraser les travers d’une société. Militante avec Adam et Yves, Aux armes citoyennes, (im)pertinente sur Rue de la Paix et Qui m’aime me fuit, c’est une Zazie réfléchie qui, parce qu’elle connaît la musique, s’est permis de tout prendre en notes. Pour mieux énoncer. Pour mieux dénoncer. Bientôt son à-propos féminin, récemment remarqué aux Victoires, prendra généreuses formes sur fond de concert privé (début 2003).

LA ZIZANIE, DE ZAZIE (MERCURY, 2002)

SHERYL CROW
Ce quatrième album studio, elle le voulait digne « des grands albums rock des années 70 et 80, aux chansons très élaborées, faciles à fredonner », et « des chansons qui nous accompagnaient partout et qui étaient profondément rock ». Si une kyrielle de stars (dont Liz phair et Lenny Kravitz) sont venus l’aider, c’est pourtant une œuvre très personnelle et résolument expressive qu’elle vient de mener à bien. Sheryl promène ses passions (la country), ses influences (Steve Miller, Chrissie Hynde), et conduit son auditeur tout au long d’un road-movie musical particulièrement séduisant.

C’MON, C’MON, DE SHERYL CROW (POLYDOR, 2002)

Mickaël Pagano, 2002

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