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BARBIE
“LA VILLA DE MLLE B.”

Maison de poupée

Barbie, première poupée au corps d’adulte, modèle pour toutes les petites filles ou égérie des plus grands couturiers, demeure dans une maisonnette. Une exposition design lui offre une villa pour une vie, là, encore meilleure.

De toutes les jeunes filles aux prénoms célèbres – Martine et Caroline en tête –, Barbie, la poupée star de Mattel créée en 1959, est la seule à ne vraiment exister qu’à travers les aventures que lui inventent les fillettes. Fiona Meadows, née en 1967, fut certainement l’une d’entre elles avant d’être diplômée de l’École d’Architecture de Paris-La Villette et promue à la direction du Salon d’Actualité de l’Institut Français d’Architecture. Dans son enfance, donc, Fiona Meadows, a dû articuler sa Barbie et le récit qu’elle imaginait pour elle. Aujourd’hui, c’est une autre histoire : commissaire de l’exposition « La villa de Mlle B. », Fiona Meadows reconsidère la vie de château de Barbie et offre à la princesse des dessins animés son rôle initial, celui de mannequin, qui a les moyens de s’acheter une « maison-voyage », soit une résidence (de luxe, tout de même) comme miroir de ses envies et de son image (celle qu’elle renvoie), comme « un portrait éclaté de la poupée et de ses architectes ».

Il était une fois – le 08 mars dernier, Journée internationale de la Femme – dix architectes qui, chacune à son tour, tirèrent au sort une pièce à réaliser parmi les neuf que compte la villa-concept de Barbie. « Au lieu d’entrer dans une distribution conventionnelle de l’espace, elles ont imaginé neuf univers habitables. » Elle-même responsable hasardeuse de Pet Land, la discothèque pour les animaux de Barbie, Fiona s’explique : « Barbie est une représentation à 1/6e de la taille d’une personne. La villa, au 1/6e d’une maison réelle, se présente sous la forme de neuf bandes aux dimensions identiques, qui développent chacune un univers singulier à partir d’un programme donné. Si l’habitat est un sujet privilégié d’expérimentation et de réflexion pour les architectes, chacune des conceptrices invitées a eu ici toute liberté pour questionner les modes et les styles de vie actuels, et proposer des approches alternatives à la vie domestique standardisée. » Sans jamais perdre de vue leur âme d’enfant…

« La villa de Mlle B. » est une exploration du design, une réflexion sur l’habitat : à travers le prisme californien de Malibu Barbie (son nom dès 1971) et tout aussi exclusivement féminin. L’on pourrait croire à une restriction, une délimitation du champ d’actions. Pourtant, Fiona rassemble d’autres univers artistiques autour de sa maison de poupée riche : « Tous les sujets qui la passionnent, tous les artistes qu’elle intéresse et qui l’intéressent » ont investi, sous forme de promenades illustrées et de jeux, l’un des niveaux des Galeries d’actualité au sein de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Car Barbie est certes « fashion » (la rue de la mode), mais aussi férue de photographie (la galerie de portraits), de gastronomie (le corner gourmand), et encore de maroquinerie, de bijouterie, de musique, soutenant même quelque initiative éthique… Finalement, ce n’est pas « toujours la même histoire »…

 


LA VILLA DE MLLE B., À LA CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE, PALAIS DE CHAILLOT (PARIS) JUSQU’AU 27 JANVIER 2008

Mickaël Pagano, 2007

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